Lorsqu’un savoir-faire régénère du lien entre nous en reflétant un monde désirable pour le vivre ensemble au service de la France.
Se trouver en identité avec notre prochain
Dans un monde où la production massive efface les singularités, où chaque bien de consommation devient interchangeable d’un continent à l’autre, le matelas en laine est un symbole de résistance à l’uniformisation.
Objet du quotidien, il est bien plus qu’un simple espace de sommeil. Il est un manifeste, une réponse artisanale et enracinée à une dynamique qui tend à dissoudre les spécificités culturelles au profit d’une production indifférenciée, déterritorialisée et déshumanisée.
Opter pour un matelas en laine, c’est refuser la standardisation imposée par les flux mondiaux de l’industrie du sommeil.
C’est s’affranchir de ces immenses appareils productifs qui projettent leurs objets loin des territoires, sans racines et sans histoire.
C’est retrouver de la souveraineté, non seulement au travers notre capacité à faire, à assembler, à transformer (en tant que producteur) mais aussi par la valorisation d’une filière française qui a besoin d’aide. Nous retrouvons de l’autonomie à la modeste échelle de la fabrication de literie.
Avec la laine comme garniture principale, il n’est pas nécessaire d’importer, tout est présent dans notre hexagone. Re-penser nos décisions en s’appuyant sur un approvisionnement que nous pouvons maîtriser.
La vraie souveraineté commence lorsque le territoire national n’est plus soumis à des flux de capitaux, de normes, et de contenus symboliques qu’il ne maîtrise pas.
C’est revendiquer une exception française encore debout, un modèle de savoir-faire et de transmission qui relie le passé à l’avenir.
S’ancrer dans l’Histoire et le Terroir
Le matelas en laine et le sommier tapissier sont le fruit d’une tradition vivante, celle des matelassier-litiers, dont le savoir-faire a traversé les siècles.
Il porte en lui l’héritage des artisans du quartier historique du meuble à Paris, des manufactures qui ont meublé les foyers et les palais, des mains qui ont patiemment cardé, monté, guindé, assemblé, cousu. Ces pièces racontent le territoire et assurent la continuité entre ceux qui nous ont précédés et ceux qui suivront.
De la tradition, des dynamiques locales avec des boucles qui font société dans nos quartiers et dans nos bourgs animés par une diversité de commerçants, de producteurs et d’artisans capables de fabriquer et/ou réparer des produits de la vie courante.
C’est l’expression pleine et entière de la réalité d’un territoire qui n’est pas uniquement géographique, mais aussi social, sociétal, politique, culturel, historique, économique et symbolique. Il structure le sentiment d’appartement et de personnalisation.
Avec une chaîne de valeur courte pour remonter les filières d’extraction de la matière le plus directement possible.
Un matelas en laine et le sommier tapissier n’est pas qu’un objet inerte. Il vit, il respire, il s’adapte à son environnement et à ceux qui s’y aventurent.
Contrairement aux productions industrielles standardisées, il est unique. Il est confectionné avec une matière locale, renouvelable, issue du travail d’éleveurs et d’artisans français.
Choisir un matelas en laine, c’est soutenir un modèle de production à taille humaine, respectueux des écosystèmes et du vivant et ne pas continuer à alimenter un système mondialiste prédatorial.
(re)faire société autour d’une identité commune
Dans une société de plus en plus fragmentée, où notre capacité à se lier s’effrite, le matelas en laine et le sommier tapissier à ressort incarnent une forme de résistance douce, mais essentielle.
Ils sont des objets qui nous rattachent à un territoire, à une culture, à un pays. Lorsque nous nous regardons, nous avons alors une identité car ils nous ressemblent par les principes véhiculés pour in fine nous rassembler.
Ils sont des objets qui nous rassemblent autour d’un savoir-faire commun, d’une manière de concevoir le confort sans renier nos valeurs. Ils sont un trait d’union entre les générations, entre l’artisan et l’usager, entre la terre et le foyer.
Faire revivre ces objets n’est pas un simple choix personnel, c’est une démarche citoyenne et politique au sens noble du terme.
Il s’agit d’un enrichissement structurel dans nos rapports aux objets, à nos besoins physiologiques, au vivant, à notre espace de sommeil.
C’est refuser l’anonymat des objets jetables qui sont conçus de façon standardisée, c’est préserver l’économie locale et l’excellence française, c’est se réapproprier un élément de notre quotidien pour lui redonner toute sa valeur.
Reconstruire une architecture
S’offrir une literie traditionnelle, ce n’est pas seulement chercher un meilleur sommeil ou une préférence de bien-être.
C’est un acte de résistance contre l’uniformisation, une manière de défendre un modèle de société plus humain, plus enraciné, plus conscient, une manière de faire (re)vivre des biens de consommation issus du modèle productif unique de l’artisanat qui a fait rayonner la France pendant des siècles.
C’est choisir un objet qui nous ressemble, qui nous permet se réapproprier sa chambre à coucher et qui nous relie, un objet qui porte en lui la mémoire d’un savoir-faire et la promesse d’une continuité.
C’est reconstruire la colonne vertébrale de notre pays en s’appuyant sur des ressources présentes à l’échelle du territoire, des chaines d’approvisionnement nationalement raccourcie et des savoir-faires maturés par des dynamiques locales.
Il y a un rattachement commun qui prend assise sur notre Terre de France.
Dans chaque fibre de laine se trouve un morceau de France, un fragment d’histoire et une invitation à repenser notre rapport à ce que nous possédons.
En cela, le matelas en laine n’est pas un simple bien de consommation : il est un élément d’unité, un symbole de résilience, une preuve tangible que l’exception française a encore de beaux jours devant elle.
Grâce à un référentiel commun dont la literie traditionnelle n’est qu’un élément constitutif, nous (re)deviendrons fiers de qui nous sommes en refaisant société autour d’une idée commune dans le souci de construire ensemble dans un monde désirable.
Nous reconstruisons une architecture de production, de formation, de distribution, et de confort qui ne dépende plus d’un autre monde. Le régime de désir est dicté de l’intérieur au travers un idéal qui nous est propre.
Dans ce besoin d’idéal, nous avons participé en novembre 2023 aux médiations scientifiques et techniques intitulées Journées L’industrie Demain dans le cadre de l’exposition temporaire Évolutions industrielles à La Cité des sciences et de l’industrie.