Matelassier du faubourg : Épisode 5

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Auteur : Les Matelassiers Le Briand

Acheter une « boite », ce n’est pas simplement faire un chèque. Et en ces temps reculés d’avant le choc de simplification, devenir patron tenait du parcours du combattant.

entreprise de fabricant de matelas

En premier lieu, comme dans une sorte de bizutage, et avant toute inscription au registre des métiers, une obligation s’imposait à chacun : suivre un stage de quelques jours. J’avais pourtant un niveau de diplôme qui m’aurais permis d’y couper, mais bien m’en a pris, je m’y suis tout de même plié.

La première heure, je me suis pourtant demandé ce que je faisais là ! Nous étions une douzaine, je ne me souviens plus très bien, peut-être une quinzaine, mais guère plus.

Pourtant, malgré la modestie de l’effectif, c’était un échantillon impressionnant de diversité. De l’immigrer asiatique à peine francophone, à l’ouvrier du bâtiment qui se mettait « à son compte pour gagner plus », en passant par le cadre au chômage de si longue durée qu’il tentait, en désespoir de cause, de se lancer en indépendant, dans un « consulting » aux contours vagues, jusqu’au porteur de projet « on ne peut plus sérieux » que j’étais, il y avait là toutes les nuances du possible.

Le formateur, ancien cadre dirigeant, brave homme à qui, aujourd’hui encore, je tire mon chapeau, faisait ce qu’il pouvait.

En fait, nous étions en face d’une de ces aberrations auxquelles beaucoup trop de règlements et de lois aboutissent. L’obligation formelle était de suivre le stage, et la plupart des stagiaires l’avaient bien compris ainsi : ils étaient là, point. Inutile de leur en demander plus !

Nous étions au plus quatre ou cinq à vraiment vouloir être studieux, les autres, ils étaient là en clignotants, passaient le temps : petite sieste les bras croisés sur la table, étude approfondie de Paris Turf ou de l’Équipe, faire ces ongles, bayer aux corneilles…

Pendant les quatre jours, quand je regardais autour de moi, je me croyais au coeur d’un dessin de Cabu à l’époque du grand Duduche.

N’empêche, avec une foi et une persévérance d’évangélisateur, le formateur nous avait donné tout ce qu’il pouvait. Avant ça, j’avais pourtant, me semblait-il, bien étudié le sujet.

A quelques détails prêts, tout me paraissait parfaitement maîtrisé, complètement digéré : le status, la fiscalité, le droit au bail… Lui, avait un talent particulier, celui de remettre en question la moindre de mes certitudes.

Sur le coup, je ne sentais pas vraiment aidé, bien au contraire. Mais c’était sa méthode, et elle marchait ! Pour peu qu’on reste suffisamment attentif.

Pour ce faire, il partait du plus élémentaire bon sens : faisant systématiquement référence à des situations quotidiennes, s’appuyant sur les pratiques réelles d’une économie familiale, il développait ensuite et projetait sur le fonctionnement d’une entreprise De cette manière, aucun pré-requis nécessaires : savoir lire écrire et compté, c’est tout. Certes, malgré leur bonne volonté, certains autres stagiaires finissaient par être largué : la structure de la comptabilité en partie double, la dynamique de la trésorerie…

C’est grâce à lui que je ne me suis pas échiné à instruire tour ces dossiers de soi-disant aides à la reprise ou la création d’entreprises, pour lesquels on me demandait des business plans digne d’un projet à plusieurs millions d’investissements…

Et pourquoi ? Peut-être obtenir vingt ou trente milles, francs, ou cinquante pour cent d’une portion congrue de l’investissement total, sous forme de prêt d’honneur, sans certitude aucune d’être éligible, tant les dispositifs d’aide semblent avoir été conçus pour ne jamais correspondre à une situation particulière.

Vous savez, m’avait-il répondu lorsque je lui posais une question pratique mais de détail sur une difficulté que me posait l’un de ces dossiers, vous allez prendre la direction d’une entreprise de fabricant de matelas qui roule.

Mesurez bien le poids de votre travail au regard de son efficacité économique. Ces dossiers vont vous mobiliser plusieurs semaines, alors peut-être, qu’un travail de développement commercial, en préalable à la reprise, serait plus opportun !

Il est fort probable que ça vous apporte une augmentation de votre résultat autrement plus substantielle, et certainement plus pérenne, que ces hypothétiques aumônes d’argent public.

Et si je peux me permettre un dernier conseil, avait-il insisté, ne comptez jamais sur une aide pour faire tenir l’équilibre d’une opération. Quelle qu’elle soit ! Faites toujours en sorte de pouvoir vous en passer, si ça marche, c’est tant mieux, sinon, si votre équilibre est tangent, l’effet de seuil en fin de dispositif sera mortifère, surtout pour une toute petite boite.

Il avait malheureusement raison, et aujourd’hui encore, je constate tristement que pour bénéficier d’une aide ou d’un accompagnement, et dieu sait si les sujets ne manquent pas, c’est la croix et la bannière!

Que ce soit pour une prise de brevet, un dépôt de modèle, la mise aux normes de l’outil de travail, l’exploration de nouveaux marchés, une tentative de déploiement à l’export…

Si votre entreprise n’est pas déjà suffisamment profitable pour faire toutes les avances de fond, et surtout pour pouvoir intégrer le coût exorbitant de médiation d’un avocat ou d’un cabinet spécialisé pour instruire le dossier, vos chances de déboucher favorablement sont très proches de zéro.

Et les fédérations professionnelles, chambres consulaires et autres syndicats patronaux, ont laissés cet espace totalement désert entre les pouvoirs publics et nous autres artisans. Toute une population de prestataires de services s’est alors développé, a prospéré, et se nourrit encore grassement de toute cette incurie.

Il faut bien se rendre à l’évidence, de trop nombreuses administrations ou structures délégataires intermédiaires ont des logiques de fonctionnement propre, qui, si elles ne sont pas en flagrantes contradictions avec l’intention première, ont néanmoins pris quelques libertés : leurs actions concrètes ne correspondent pas toujours à la nécessité qui justifierait leurs existences. C’est peut-être là, la rançon de la démesure de l’état nation.

J’en étais donc là. Le mois de novembre tirait à sa fin, par un même mouvement, nous allions, la planète entière, basculer la fois dans un nouveau millénaire et un nouveau siècle. Et moi, j’allais en plus de tout ça, complètement bouleverser ma vie.

Les autres épisodes du feuilleton

    Acheter une « boite », ce n’est pas simplement faire un chèque. Et en ces temps reculés d’avant le choc de simplification, devenir patron tenait du parcours du combattant.

    entreprise de fabricant de matelas

    En premier lieu, comme dans une sorte de bizutage, et avant toute inscription au registre des métiers, une obligation s’imposait à chacun : suivre un stage de quelques jours. J’avais pourtant un niveau de diplôme qui m’aurais permis d’y couper, mais bien m’en a pris, je m’y suis tout de même plié.

    La première heure, je me suis pourtant demandé ce que je faisais là ! Nous étions une douzaine, je ne me souviens plus très bien, peut-être une quinzaine, mais guère plus.

    Pourtant, malgré la modestie de l’effectif, c’était un échantillon impressionnant de diversité. De l’immigrer asiatique à peine francophone, à l’ouvrier du bâtiment qui se mettait « à son compte pour gagner plus », en passant par le cadre au chômage de si longue durée qu’il tentait, en désespoir de cause, de se lancer en indépendant, dans un « consulting » aux contours vagues, jusqu’au porteur de projet « on ne peut plus sérieux » que j’étais, il y avait là toutes les nuances du possible.

    Le formateur, ancien cadre dirigeant, brave homme à qui, aujourd’hui encore, je tire mon chapeau, faisait ce qu’il pouvait.

    En fait, nous étions en face d’une de ces aberrations auxquelles beaucoup trop de règlements et de lois aboutissent. L’obligation formelle était de suivre le stage, et la plupart des stagiaires l’avaient bien compris ainsi : ils étaient là, point. Inutile de leur en demander plus !

    Nous étions au plus quatre ou cinq à vraiment vouloir être studieux, les autres, ils étaient là en clignotants, passaient le temps : petite sieste les bras croisés sur la table, étude approfondie de Paris Turf ou de l’Équipe, faire ces ongles, bayer aux corneilles…

    Pendant les quatre jours, quand je regardais autour de moi, je me croyais au coeur d’un dessin de Cabu à l’époque du grand Duduche.

    N’empêche, avec une foi et une persévérance d’évangélisateur, le formateur nous avait donné tout ce qu’il pouvait. Avant ça, j’avais pourtant, me semblait-il, bien étudié le sujet.

    A quelques détails prêts, tout me paraissait parfaitement maîtrisé, complètement digéré : le status, la fiscalité, le droit au bail… Lui, avait un talent particulier, celui de remettre en question la moindre de mes certitudes.

    Sur le coup, je ne sentais pas vraiment aidé, bien au contraire. Mais c’était sa méthode, et elle marchait ! Pour peu qu’on reste suffisamment attentif.

    Pour ce faire, il partait du plus élémentaire bon sens : faisant systématiquement référence à des situations quotidiennes, s’appuyant sur les pratiques réelles d’une économie familiale, il développait ensuite et projetait sur le fonctionnement d’une entreprise De cette manière, aucun pré-requis nécessaires : savoir lire écrire et compté, c’est tout. Certes, malgré leur bonne volonté, certains autres stagiaires finissaient par être largué : la structure de la comptabilité en partie double, la dynamique de la trésorerie…

    C’est grâce à lui que je ne me suis pas échiné à instruire tour ces dossiers de soi-disant aides à la reprise ou la création d’entreprises, pour lesquels on me demandait des business plans digne d’un projet à plusieurs millions d’investissements…

    Et pourquoi ? Peut-être obtenir vingt ou trente milles, francs, ou cinquante pour cent d’une portion congrue de l’investissement total, sous forme de prêt d’honneur, sans certitude aucune d’être éligible, tant les dispositifs d’aide semblent avoir été conçus pour ne jamais correspondre à une situation particulière.

    Vous savez, m’avait-il répondu lorsque je lui posais une question pratique mais de détail sur une difficulté que me posait l’un de ces dossiers, vous allez prendre la direction d’une entreprise de fabricant de matelas qui roule.

    Mesurez bien le poids de votre travail au regard de son efficacité économique. Ces dossiers vont vous mobiliser plusieurs semaines, alors peut-être, qu’un travail de développement commercial, en préalable à la reprise, serait plus opportun !

    Il est fort probable que ça vous apporte une augmentation de votre résultat autrement plus substantielle, et certainement plus pérenne, que ces hypothétiques aumônes d’argent public.

    Et si je peux me permettre un dernier conseil, avait-il insisté, ne comptez jamais sur une aide pour faire tenir l’équilibre d’une opération. Quelle qu’elle soit ! Faites toujours en sorte de pouvoir vous en passer, si ça marche, c’est tant mieux, sinon, si votre équilibre est tangent, l’effet de seuil en fin de dispositif sera mortifère, surtout pour une toute petite boite.

    Il avait malheureusement raison, et aujourd’hui encore, je constate tristement que pour bénéficier d’une aide ou d’un accompagnement, et dieu sait si les sujets ne manquent pas, c’est la croix et la bannière!

    Que ce soit pour une prise de brevet, un dépôt de modèle, la mise aux normes de l’outil de travail, l’exploration de nouveaux marchés, une tentative de déploiement à l’export…

    Si votre entreprise n’est pas déjà suffisamment profitable pour faire toutes les avances de fond, et surtout pour pouvoir intégrer le coût exorbitant de médiation d’un avocat ou d’un cabinet spécialisé pour instruire le dossier, vos chances de déboucher favorablement sont très proches de zéro.

    Et les fédérations professionnelles, chambres consulaires et autres syndicats patronaux, ont laissés cet espace totalement désert entre les pouvoirs publics et nous autres artisans. Toute une population de prestataires de services s’est alors développé, a prospéré, et se nourrit encore grassement de toute cette incurie.

    Il faut bien se rendre à l’évidence, de trop nombreuses administrations ou structures délégataires intermédiaires ont des logiques de fonctionnement propre, qui, si elles ne sont pas en flagrantes contradictions avec l’intention première, ont néanmoins pris quelques libertés : leurs actions concrètes ne correspondent pas toujours à la nécessité qui justifierait leurs existences. C’est peut-être là, la rançon de la démesure de l’état nation.

    J’en étais donc là. Le mois de novembre tirait à sa fin, par un même mouvement, nous allions, la planète entière, basculer la fois dans un nouveau millénaire et un nouveau siècle. Et moi, j’allais en plus de tout ça, complètement bouleverser ma vie.

    Les autres épisodes du feuilleton

      Acheter une « boite », ce n’est pas simplement faire un chèque. Et en ces temps reculés d’avant le choc de simplification, devenir patron tenait du parcours du combattant.

      entreprise de fabricant de matelas

      En premier lieu, comme dans une sorte de bizutage, et avant toute inscription au registre des métiers, une obligation s’imposait à chacun : suivre un stage de quelques jours. J’avais pourtant un niveau de diplôme qui m’aurais permis d’y couper, mais bien m’en a pris, je m’y suis tout de même plié.

      La première heure, je me suis pourtant demandé ce que je faisais là ! Nous étions une douzaine, je ne me souviens plus très bien, peut-être une quinzaine, mais guère plus.

      Pourtant, malgré la modestie de l’effectif, c’était un échantillon impressionnant de diversité. De l’immigrer asiatique à peine francophone, à l’ouvrier du bâtiment qui se mettait « à son compte pour gagner plus », en passant par le cadre au chômage de si longue durée qu’il tentait, en désespoir de cause, de se lancer en indépendant, dans un « consulting » aux contours vagues, jusqu’au porteur de projet « on ne peut plus sérieux » que j’étais, il y avait là toutes les nuances du possible.

      Le formateur, ancien cadre dirigeant, brave homme à qui, aujourd’hui encore, je tire mon chapeau, faisait ce qu’il pouvait.

      En fait, nous étions en face d’une de ces aberrations auxquelles beaucoup trop de règlements et de lois aboutissent. L’obligation formelle était de suivre le stage, et la plupart des stagiaires l’avaient bien compris ainsi : ils étaient là, point. Inutile de leur en demander plus !

      Nous étions au plus quatre ou cinq à vraiment vouloir être studieux, les autres, ils étaient là en clignotants, passaient le temps : petite sieste les bras croisés sur la table, étude approfondie de Paris Turf ou de l’Équipe, faire ces ongles, bayer aux corneilles…

      Pendant les quatre jours, quand je regardais autour de moi, je me croyais au coeur d’un dessin de Cabu à l’époque du grand Duduche.

      N’empêche, avec une foi et une persévérance d’évangélisateur, le formateur nous avait donné tout ce qu’il pouvait. Avant ça, j’avais pourtant, me semblait-il, bien étudié le sujet.

      A quelques détails prêts, tout me paraissait parfaitement maîtrisé, complètement digéré : le status, la fiscalité, le droit au bail… Lui, avait un talent particulier, celui de remettre en question la moindre de mes certitudes.

      Sur le coup, je ne sentais pas vraiment aidé, bien au contraire. Mais c’était sa méthode, et elle marchait ! Pour peu qu’on reste suffisamment attentif.

      Pour ce faire, il partait du plus élémentaire bon sens : faisant systématiquement référence à des situations quotidiennes, s’appuyant sur les pratiques réelles d’une économie familiale, il développait ensuite et projetait sur le fonctionnement d’une entreprise De cette manière, aucun pré-requis nécessaires : savoir lire écrire et compté, c’est tout. Certes, malgré leur bonne volonté, certains autres stagiaires finissaient par être largué : la structure de la comptabilité en partie double, la dynamique de la trésorerie…

      C’est grâce à lui que je ne me suis pas échiné à instruire tour ces dossiers de soi-disant aides à la reprise ou la création d’entreprises, pour lesquels on me demandait des business plans digne d’un projet à plusieurs millions d’investissements…

      Et pourquoi ? Peut-être obtenir vingt ou trente milles, francs, ou cinquante pour cent d’une portion congrue de l’investissement total, sous forme de prêt d’honneur, sans certitude aucune d’être éligible, tant les dispositifs d’aide semblent avoir été conçus pour ne jamais correspondre à une situation particulière.

      Vous savez, m’avait-il répondu lorsque je lui posais une question pratique mais de détail sur une difficulté que me posait l’un de ces dossiers, vous allez prendre la direction d’une entreprise de fabricant de matelas qui roule.

      Mesurez bien le poids de votre travail au regard de son efficacité économique. Ces dossiers vont vous mobiliser plusieurs semaines, alors peut-être, qu’un travail de développement commercial, en préalable à la reprise, serait plus opportun !

      Il est fort probable que ça vous apporte une augmentation de votre résultat autrement plus substantielle, et certainement plus pérenne, que ces hypothétiques aumônes d’argent public.

      Et si je peux me permettre un dernier conseil, avait-il insisté, ne comptez jamais sur une aide pour faire tenir l’équilibre d’une opération. Quelle qu’elle soit ! Faites toujours en sorte de pouvoir vous en passer, si ça marche, c’est tant mieux, sinon, si votre équilibre est tangent, l’effet de seuil en fin de dispositif sera mortifère, surtout pour une toute petite boite.

      Il avait malheureusement raison, et aujourd’hui encore, je constate tristement que pour bénéficier d’une aide ou d’un accompagnement, et dieu sait si les sujets ne manquent pas, c’est la croix et la bannière!

      Que ce soit pour une prise de brevet, un dépôt de modèle, la mise aux normes de l’outil de travail, l’exploration de nouveaux marchés, une tentative de déploiement à l’export…

      Si votre entreprise n’est pas déjà suffisamment profitable pour faire toutes les avances de fond, et surtout pour pouvoir intégrer le coût exorbitant de médiation d’un avocat ou d’un cabinet spécialisé pour instruire le dossier, vos chances de déboucher favorablement sont très proches de zéro.

      Et les fédérations professionnelles, chambres consulaires et autres syndicats patronaux, ont laissés cet espace totalement désert entre les pouvoirs publics et nous autres artisans. Toute une population de prestataires de services s’est alors développé, a prospéré, et se nourrit encore grassement de toute cette incurie.

      Il faut bien se rendre à l’évidence, de trop nombreuses administrations ou structures délégataires intermédiaires ont des logiques de fonctionnement propre, qui, si elles ne sont pas en flagrantes contradictions avec l’intention première, ont néanmoins pris quelques libertés : leurs actions concrètes ne correspondent pas toujours à la nécessité qui justifierait leurs existences. C’est peut-être là, la rançon de la démesure de l’état nation.

      J’en étais donc là. Le mois de novembre tirait à sa fin, par un même mouvement, nous allions, la planète entière, basculer la fois dans un nouveau millénaire et un nouveau siècle. Et moi, j’allais en plus de tout ça, complètement bouleverser ma vie.

      Les autres épisodes du feuilleton

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